Et pourtant, si du vrai je suis un ami làche, J'ai peur de ne pas vivre, ayant mal fait ma tâche, Parmi ceux qui ce temps appelleront ancien. »> La lumière où riait le trésor adorable Que j'avais trouvé là, luit plus vive, semblable Puis elle répondit: «Conscience assombrie Mais nonobstant, mon fils, écarte tout mensonge, Et laissant se gratter ceux que la rogne ronge, Toute ta vision, redis-la hardiment! Au premier goût pourra ta parole être amère, Ta voix, comme le vent frappant les hautes cîmes, Tonnera hardiment contre les plus grands crimes, Ce qui ne fera pas peu d'honneur à ton nom. Aussi bien l'on ne t'a désigné dans ces sphères, Dans la montagne sainte et le val des misères, Que les âmes sur terre ayant quelque renom. Chè l'animo di quel, ch' ode, non posa, Nè per altro argomento che non paia. Car l'esprit de celui qui nous prête l'oreille Par un exemple obscur, quelque nom peu frappant, Ou tout autre argument qui ne soit éclatant. >> NOTES DU CHANT XVII. (1) Phaeton alla trouver sa mère Climène pour lui demander s'il était en effet fils du Soleil, ce qu'Epaphus avait nié. Le texte désigne Phaéton par ces mots : «celui qui rend les pères plus sévères à leurs fils,» parce que la faiblesse d'Apollon, qui accéda au désir téméraire de Phaéton en lui laissant conduire le char du soleil, fut punie par la chute et la mort de son fils. (2) A Rome où les Guelfes, avec Boniface VIII, appelaient secrètement Charles de Valois à Florence pour en chasser les Gibelins. (3) Dante fut en butte à la haine de ses compagnons d'exil parce que, dit Lombardi, il ne voulut pas consentir à essayer de s'emparer de Florence; ils le tentèrent malgré lui et furent écrasés. (4) Un des Scaliger, seigneurs de Vérone, qui avaient pour armoiries une échelle surmontée d'un aigle. (5) Can le Grand, âgé seulement de neuf ans au moment où le poëte est censé faire son voyage. (7) Trait à l'adresse de Clément V, né en Gascogne. Dante l'accuse de perfidie à l'endroit de Henri VII. FIN DU TOME PREMIER. TABLE DES ARGUMENTS. Invocation. Béatrice a les yeux fixés au Ciel. Dante a les siens attachés sur Béatrice, et dans cette contemplation, il se sent transfiguré et s'élève avec elle jusqu'au premier Ciel. Il s'émerveille de cette ascen- sion au-dessus de l'air et du feu. Béatrice dissipe son étonnement: libre de toute entrave, c'est-à-dire lavé de toute souillure, il est devenu un être pur, une flamme vive qui monte de la terre au Ciel, aussi na- CHANT II. - Dante monte avec Béatrice dans le Ciel de la Lune. Il demande la cause des taches qu'on aperçoit dans cette planète. Béatrice lui démontre que ce n'est point, comme il le croit, par l'effet de la matière dis- posée en couches ou plus rares ou plus denses. C'est une vertu intrinsèque propre à chaque planète, qui brille à travers chacune d'elles comme la joie à tra- vers la prunelle des yeux, et, selon qu'elle est plus forte ou plus faible, produit la lumière ou l'ombre. CHANT III. Des âmes s'offrent à Dante dans le cercle Pages. |