Histoire littéraire d'Italie. Daunou, Volume 8

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Popular passages

Page 114 - ... parle aux intérêts des hommes et à leurs calculs égoïstes , puisqu'ils ne méritent plus qu'on s'adresse à leur enthousiasme et à leur sens moral. Il fait abstraction dans la théorie de tout ce dont il sait que...
Page 32 - ... hommes antiques. Reçu d'eux avec bienveillance, je me repais de cette nourriture qui seule me convient, et pour laquelle je suis né. Je ne rougis donc point de m'entretenir avec eux, et de les interroger sur les motifs de leurs actions. Ils ont assez de bonté pour me répondre, et pendant quatre heures de temps, je n'éprouve aucun ennui, j'oublie toutes mes peines, je ne crains ni la pauvreté, ni la mort (1 ). » Machiavel n'est pas un politique spéculatif.
Page 263 - Nardi.t quoique fort estimée , porte en soi le caractère de tous les ouvrages de parti. Quelque noble et juste que fût la cause qu'il défendait, puisqu'elle avait pour but la liberté de sa patrie , il a dû quelquefois se laisser emporter, en écrivant, au delà des bornes que lui prescrivaient la sagesse et la vérité. Il ne pouvait être impartial , désintéressé; puisque, presque à chaque ligne, il lui fallait retracer des événements qui étaient dans sa vie autant de grandes époques...
Page 106 - ... jamais donné aux hommes le temps de respirer et de s'opposer à ses desseins. « Que Ferdinand se soit servi de quelque moyen que ce s-oit pour affranchir l'Espagne , sa patrie , du joug des Maures , on ne saurait l'en blâmer ; mais, son pays une fois délivré , il n'est pas sûr que ce prince ne pût acquérir de la réputation qu'en continuant de se couvrir du manteau de la religion pour bouleverser l'Afrique , l'Italie et...
Page 109 - ... d'empoisonneurs et de lâches. Les étrangers bardés de fer s'y précipitent par torrents ; ils incendient Rome ; ils prennent l'Italie à la course ; on les chasse à force d'astuce et de politique. « Où est-il, s'écrie Machiavel, celui qui guérira les blessures de notre contrée, qui mettra une fin aux dévastations et aux saccagements de la Lombardie, aux pillages et aux extorsions du royaume de Naples et de la Toscane (1)? » Qu'on lise les préfaces curieuses du Bandello, on verra comment...
Page 93 - ... loyauté. Vous devez donc savoir qu'il ya deux manières de combattre , l'une avec les lois , l'autre avec la force. La première est propre aux hommes, l'autre nous est commune avec les bêtes ; mais lorsque les lois sont impuissantes, il faut bien recourir à la force ; un prince doit savoir...
Page 94 - Si les hommes étaient tous bons, co précepte ne le serait pas; mais, comme ils sont mechants et ne te garderaient pas leur parole, tu ne dois pas non plus leur garder la tienne. Et jamais un prince ne manquera de raisons légitimes pour colorer son manque de foi.
Page 31 - Casciano) — j'apaise l'effervescence de ma tête, et je donne carrière à la malignité de ma fortune, satisfait qu'elle me foule ainsi aux pieds, pour voir si à la fin elle n'en aura pas quelque honte.
Page 229 - Jove ose l'appeler de son véritable nom, c'est-à-dire , un monstre ; il est vrai que ce monstre était alors détrôné et enfermé dans une cage de fer ; mais beaucoup d'autres auraient craint que la cage ne...
Page 156 - ... surtout lorsqu'elles sont mal constituées, à de fréquentes révolutions dans leur gouvernement , qui les font successivement passer, non pas comme on le croit communément , de la servitude à la liberté, mais de la servitude à la licence. Les ministres de la licence , qui sont les démagogues , et ceux de la servitude , qui sont les nobles, ne célèbrent de la liberté que le nom; les uns et les autres ne veulent que se mettre au-dessus des hommes et des lois. S'il arrive par hasard, mais...

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