Le sylphe: revue littéraire, Volume 6

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1892
 

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Popular passages

Page 88 - J'aime! — voilà le mot que la nature entière Crie au vent qui l'emporte, à l'oiseau qui le suit ! Sombre et dernier soupir que poussera la terre Quand elle tombera dans l'éternelle nuit!
Page 50 - S'est en grand'hâte rassemblé ; Un flot de gamins accélère Sa marche à leur pas redoublé. La troupe passe, calme et gaie, Comme elle irait sous les obus, Devant les gens qui font la haie Et l'encombrement d'omnibus. Chacun l'accompagne ou s'arrête, Et l'on voit emboîter le pas L'ouvrier tirant sa charrette Ou portant son fils sur ses bras. Et, rêvant déjà de bataille, Tous sont heureux naïvement ; Car toujours la France tressaille Au passage d'un régiment.
Page 44 - Mes deux mains à l'envi disputent de leur gloire, Et dans leurs sentiments jaloux Je ne sais ce que j'en dois croire. Phylis, je m'en rapporte à vous ; Réglez mon amour par le vôtre. Vous savez leurs honneurs divers : La droite a mis au jour un million de vers ; Mais votre belle bouche a daigné baiser l'autre. Adorable Phylis, peut-on mieux décider Que la droite lui doit céder !
Page 49 - Deux officiers qui, pour les suivre, Maintiennent leurs chevaux au pas, Au delà des saxhorns de cuivre Dominent les fronts, et là-bas, A travers la brume incertaine, Tels des pavots dans les épis, S'avance la foule lointaine Des chassepots et des képis. Pour les soldats, le populaire S'est en grand'hâte rassemblé; Un flot de gamins accélère Sa marche à leur pas redoublé, La troupe passe, calme et gaie, Comme elle irait sous les obus, Devant les gens qui font la haie Et l'encombrement d'omnibus....
Page 42 - Bientôt la lumière des cieux Ne paraîtra plus à mes yeux ; Bientôt, quitte envers la nature, J'irai dans une nuit obscure Me livrer pour jamais aux douceurs du sommeil.
Page 42 - Viens, favorable mort, viens briser les liens, Qui malgré moi m'attachent à la vie: Frappe, seconde mon envie, Ne point souffrir est le plus grand des biens. Dans ce long avenir, j'entre l'esprit tranquille: Pourquoi ce dernier pas est-il si redouté? Du maître des humains l'éternelle bonté Des malheureux mortels est le plus sûr asile.
Page 49 - PAR un temps de boue et de glace, Le peuple, toujours enfantin, Regarde un régiment qui passe Devant la Porte Saint-Martin. C'est un régiment de la ligne; Astiqué comme aux anciens jours, Le tambour-major, d'un air digne, Précède les petits tambours. Deux officiers qui, pour les suivre, Maintiennent leurs chevaux au pas, Au delà des saxhorns...
Page 91 - Lilas. C'est le mois des lilas, des lilas jolis, des lilas fleuris, des lilas fleurant le miel, des lilas couleur de ciel, couleur de ciel à l'heure où les nuages sont encore azurés par la nuit qui s'en va et sont déjà rosés par l'aube qui vient, en sorte que cet azur et ce rose se fondent en une délicate et tendre nuance de liquide améthyste : c'est le mois des lilas fleuris fleurant le miel.
Page 65 - S'allume comme un grand flambeau Qui se lève sur un tombeau La lune énorme et cramoisie. Et tandis que dans l'air sanglant Tout sort de l'ombre : moulin blanc, Pont jauni, verte chènevière, On voit, entre les nénuphars Moitié rouges, moitié blafards, Flotter l'âme de la rivière.
Page 26 - ... pourquoi? . . . Par ce froid dur et cette neige, Où peut-elle être, dites-moi? . . . — Mon fils, répondit la grand'mère, Suivant l'usage en nos hameaux, Lise a porté dans la clairière La Noël aux petits oiseaux ;') Je me levai plein de surprise Et je partis au même instant Chercher par la forêt ma Lise, La pure enfant que j'aime tant. . . La nuit scintillait froide et claire Et sur les monts silencieux La neige étendait son suaire, Le vent du nord cinglait mes yeux ! Les arbres tordaient...

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