Lettres sur le département de la Somme

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Caron-Vitet, 1840 - 544 pages
 

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Page 15 - L'automne avait jonché la terre : Le bocage était sans mystère, Le rossignol était sans voix. Triste et mourant, à son aurore, Un jeune malade, à pas lents, Parcourait une fois encore Le bois cher à ses premiers ans : " Bois que j'aime ! adieu... je succombe; Votre deuil me prédit mon sort ; Et dans chaque feuille qui tombe Je vois un présage de mort.
Page 13 - C'est la petite mendiante Qui vous demande un peu de pain. Donnez à la pauvre innocente, Donnez, donnez, car elle a faim. Ne rejetez point ma prière, Votre cœur vous dira pourquoi. J'ai six ans, je n'ai plus de mère, J'ai faim, ayez pitié de moi. Hier, c'était fête au village, A moi personne n'a songé ; Chacun dansait sous le feuillage, Hélas!
Page 14 - N'allez pas croire que j'ignore Que dans ce monde il faut souffrir; Mais je suis si petite encore! Ah! ne me laissez pas mourir! Donnez à la pauvre petite, Et pour vous comme elle priera1!
Page 200 - O l'heureux temps que celui de ces fables. Des bons démons, des esprits familiers, Des farfadets, aux mortels secourables ! On écoutait tous ces faits admirables Dans son château, près d'un large foyer. Le père et l'oncle, et la mère et la fille, Et les voisins, et toute la famille, Ouvraient l'oreille à monsieur l'aumônier.
Page 237 - II fut papier ; cent cerveaux à l'envers De visions à l'envi le chargèrent ; Puis on le brûle, il vole dans les airs, II est fumée, aussi bien que la gloire. De nos travaux voilà quelle est l'histoire ; Tout est fumée, et tout nous fait sentir Ce grand néant qui doit nous engloutir.
Page 173 - C'était, dit-on, un capucin que de ferventes prières avaient soutenu longues années au milieu des horreurs de sa prison, et dont le corps s'était tellement endurci aux privations de toute nature , que la pierre qui lui servait de chevet céda mollement sous le poids de sa tête.
Page 237 - Tout ce fatras fut du chanvre en son temps; Linge il devint par l'art des tisserands; Puis en lambeaux des pilons le pressèrent; II fut papier. Cent cerveaux à l'envers De visions à l'envi le chargèrent; Puis on le brûle, il vole dans les airs, II est fumée aussi bien que la gloire. De nos travaux voilà quelle est l'histoire. Tout est fumée, et tout nous fait sentir Ce grand néant qui doit nous engloutir '. SECTION III.
Page 317 - Est-il point vrai, ou si je l'ai songé, Qu'il est besoin m'éloigner et distraire De notre amour, et en prendre congé? Las! je le veux; et si, ne puis le faire, Que dis-je? veux; c'est du tout le contraire: Faire le puis, et ne puis le vouloir; Car vous avez là réduit mon vouloir, Que, plus tâchez ma liberté me rendre, Plus empêchez que ne la puisse avoir, En commandant ce que voulez défendre.
Page 201 - Dans son château, près d'un large foyer. Le père et l'oncle, et la mère et la fille, Et les voisins, et toute la famille, Ouvraient l'oreille à monsieur l'aumônier. Qui leur faisait des contes de sorcier. On a banni les démons et les fées; Sous la raison les grâces étouffées Livrent nos cœurs à l'insipidité ; Le raisonner tristement s'accrédite ; On court, hélas! après la vérité : Ah! croyez-moi, l'erreur a son mérite.
Page 15 - L'éternel cyprès t'environne : « Plus pâle que la pâle automne, « Tu t'inclines vers le tombeau. « Ta jeunesse sera flétrie « Avant l'herbe de la prairie,

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