Essais philosophiques ou nouveaux mélanges de littérature et de philosophie, Volume 2

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Page 165 - Le" pays des chimères est en ce monde le seul digne d'être habité, et tel est le néant des choses humaines, qu'hors * l'Être existant par lui-même il n'ya rien de beau que ce qui n'est pas.
Page 99 - L'unique fort des dogmatistes, c'est qu'en parlant de bonne foi et sincèrement , on ne peut douter des principes naturels. Nous connaissons, disent-ils, la vérité non seulement par raisonnement, mais aussi par sentiment et par une intelligence vive et lumineuse; et c'est de cette dernière sorte que nous connaissons les premiers principes.
Page 144 - ... la mnémotechnie, qui n'est que l'art de classer les idées, c'est-à-dire, de les lier entre elles par des rapports naturels ou conventionnels. M. Ancillon n'explique pas autrement le souvenir. « Les représentations , dit-il , sont liées dans la mémoire , par la co-existence de leurs objets dans l'espace, ou par leur succession dans le temps ; par leurs rapports de substance, d'attribut, de modification, et par ceux de cause et d'effet ; enfin, par les ressemblances des représentations...
Page 99 - Les principes se sentent , les propositions se concluent ; le tout avec certitude, quoique par différentes voies. Et il est aussi ridicule que la raison demande au sentiment et à l'intelligence des preuves de ces premiers principes pour y consentir, qu'il serait ridicule que l'intelligence demandât à la raison un sentiment de toutes les propositions qu'elle démontre.
Page 173 - Il faut penser pour inventer et créer les langues , et sans les langues il n'est pas possible de penser. Car on ne pense pas sans notions, et les notions ne peuvent être fixées que par les mots.
Page 173 - Car on ne pense pas sans notions, et les notions ne peuvent être fixées que par les mots. Le seul moyen de se tirer de cette difficulté est de dire , comme nous l'avons fait , que l'attraction naturelle entre la pensée et la parole , et leurs affinités secrètes sont telles, qu'elles se sont réciproquement appelées, et qu'elles ont paru en même temps. Trois conditions sont absolument nécessaires pour amener ce fait merveilleux. L'ouïe , l'organe de la parole , et la faculté de penser.
Page 103 - ... goût et le besoin de la réflexion se font sentir et deviennent même dominants, nous nous trouvons en quelque sorte tout faits; et il nous est impossible de reprendre notre vie par le commencement, et de découvrir comment nous sommes devenus ce que nous sommes. Et alors même, dans les moments où l'âme est émue et vivement affectée, soit de plaisir, soit de peine, nous ne pouvons pas nous observer parce que nous sommes trop près du phénomène, ou plutôt parce que, s'identifiant avec...
Page 139 - Entre toutes les énigmes que présente notre nature intellectuelle , il n'y en a pas de plus insoluble que l'énigme de la reproduction des représentations sensibles. Que reste-t-il des intuitions et des sensations après qu'on a cessé de les avoir ? Où se retirent-elles quand leur jeu a fini , et qu'elles ont fait place à d'autres ? Que sont ces traces qu'elles laissent dans l'âme ou dans le cerveau , et dont nous n'avons pas la conscience? Comment et par quel...
Page 111 - ... n'en a pas moins de réalité. Les représentations confuses en général sont celles où les objets agissent sur l'âme sans que l'âme réagisse sur les impressions , ou du moins sans qu'elle réagisse sur elles avec une sorte de vivacité et d'énergie. Les représentations claires sont au contraire celles ou, nous réagissons sur elles , de manière que la réaction est égale à l'action.
Page 321 - L'existence est un fait, dit-il encore ; or, le fait de l'existence est toujours le fait del'existence d'une force. Cette force est une force que nous sentons , ou par la conscience de notre activité, ou par la résistance que nous rencontrons en agissant. La première nous donne notre existence, la seconde, celle du monde extérieur.

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