Portraits contemporains, Volume 2

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M. Levy Freres, 1870
 

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Popular passages

Page 457 - Son âge échappait à l'enfance. Riante comme l'innocence , Elle avait les traits de l'Amour; Quelques mois , quelques jours encore , Dans ce cœur pur et sans détour Le sentiment allait éclore. Mais le Ciel avait au trépas Condamné ses jeunes appas. Au Ciel elle a rendu sa vie , Et doucement s'est endormie Sans murmurer contre ses lois : Ainsi le sourire s'efface; Ainsi meurt , sans laisser de trace , Le chant d'un oiseau dans les bois.
Page 411 - ... ce n'a été que par effet de la lâcheté des hommes, qui ont besoin d'être persuadés du mérite de l'existence, que l'on a voulu considérer mes opinions philosophiques comme le résultat de mes souffrances particulières, et que l'on s'obstine à attribuer à mes circonstances matérielles ce qu'on ne "doit qu'à mon entendement.
Page 97 - La France, au comble de la puissance , était maîtresse de tout le sol qui s'étend du Rhin aux Pyrénées, de la mer aux Alpes. La Hollande , l'Espagne allaient unir leurs vaisseaux aux siens , et attaquer de concert le despotisme maritime. Elle était resplendissante d'une gloire immortelle. D'admirables armées faisaient flotter ses trois couleurs à la face des rois qui avaient voulu l'anéantir. Vingt héros, divers de caractère et de talent, pareils seulement par l'âge et le courage , conduisaient...
Page 438 - Quand la racine est desséchée : De mes jours le fil est usé, Le chagrin dévorant a flétri ma jeunesse ; Je suis mort au plaisir, et mort à la tendresse. Hélas, j'ai trop aimé ; dans mon cœur épuisé Le sentiment ne peut renaître...
Page 360 - Non je ne connais pas de métier plus honteux, Plus sot, plus dégradant pour la pensée humaine Que de se mettre ainsi la cervelle à la gêne Pour écrire trois mots quand il n'en faut que deux, Traiter son propre cœur comme un chien qu'on [enchaîne, Et fausser jusqu'aux pleurs que l'on a dans les yeux.
Page 434 - L'inexorable Tyrannie Parcourt le docile univers; Ce monstre, sous des noms divers, Écrase l'Europe asservie : Et vous, peuple injuste et mutin, Sans pape, sans rois, et sans reines, Vous danseriez, au bruit des chaînes Qui pèsent sur le genre humain ! Et vous, d'un si bel équilibre • Dérangeant le plan régulier, Vous auriez le front d'être libre A la barbe du monde entier ! L'Europe demande vengeance; Armez-vous, héros d'Albion.
Page 12 - Ses avis font ses lois, ses décrets sont ses armes. Près de ce Capitole où régnaient tant d'alarmes , Sur les pompeux débris de Bellone et de Mars, Un pontife est assis au trône des Césars ; Des prêtres fortunés foulent d'un pied tranquille Les tombeaux des Catons et la cendre d'Emile. Le trône est sur l'autel , et l'absolu pouvoir Met dans les mêmes mains le sceptre et l'encensoir.
Page 97 - Bonaparte, et une foule d'autres encore, s'avançaient ensemble. On pesait leurs mérites divers, mais aucun œil encore, si perçant qu'il pût être, ne voyait dans cette génération de héros les malheureux ou les coupables; aucun œil ne voyait celui qui allait expirer à la fleur de l'âge, atteint d'un mal inconnu, celui qui mourrait sous le poignard musulman, ou sous le feu ennemi, celui qui opprimerait la liberté, celui qui trahirait sa patrie : tous paraissaient grands, purs, heureux,...
Page 236 - ... de la nature, et qu'il entre dans l'impression qui en résulte quelque chose de l'impression que l'on éprouve à contempler le cours d'un fleuve, l'aspect d'une montagne, une masse pittoresque de rochers, une vieille foré't; car le génie inculte de l'homme est aussi un des phénomènes, un des produits de la nature (1).
Page 410 - ... courage pour ne pas chercher à en diminuer le poids ni par de frivoles espérances d'une prétendue félicité future et inconnue , ni par une lâche résignation. Mes sentiments envers la destinée ont été et sont toujours ceux que j'ai exprimés dans Bruto Minore. C'a été par suite de ce même courage, qu'étant amené...

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