Contribution a l'étude des origines du décasyllabe roman

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Maisonneuve frères & Ch. Leclerc, 1886 - 47 pages
 

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Page 20 - Mœcenas, âtavis edite régibus? Considérez seulement la place de l'accent, qui en latin et en français ne tombe point sur les mêmes syllabes. » « Telle est l'objection, répond ML Gautier, et elle serait irrécusable, si les vers français rythmiques avaient été fabriqués d'une façon savante sur des vers latins rythmiques récités ou lus. Mais il n'en a pas été ainsi. Les vers latins rythmiques qui ont, selon nous, donné naissance aux vers français rythmiques étaient toujours des...
Page 15 - V, p. 162. (2) Si l'on admet la définition du vers rythmique telle que la formule ML Gautier, « nombre toujours égal de syllabes, accent invariablement placé sur les mêmes syllabes, » on voit combien, quoi qu'en pense l'éminent romaniste, elle s'applique peu au saturnien, qui peut avoir de onze à dix-sept syllabes, et même davantage : Malum dabunt patres Naevio vati, — Apollini vovendos censeo ludos — Malum dabunt Metelli Nœvio poetae, — Quibus sei longa licuiset tibe utier vita,...
Page 21 - Resolutûs est rex in cinerés. Voilà le type de notre décasyllabe, l'intermédiaire obligé entre le vers latin et le vers roman. — A la bonne heure ; mais, si la ressemblance matérielle de ces deux décasyllabes n'est pas contestable, il resterait à savoir lequel des deux a été calqué sur l'autre. Comment ce type bizarre, où il n'ya plus trace ni de quantité ni d'accentuation latines, at-il jamais pu sortir d'un...
Page 29 - Est hede.rae vis. Que devient ici l'atonie de la onzième syllabe? En résumé, le saphique rythmique récité est un ennéasyllabe ; le saphique chanté est un hendécasyllabe rigoureux : ni l'un ni l'autre ne saurait cadrer avec notre décasyllabe, soit chanté, soit récité. 3° Le saphique n'a qu'une césure possible, à la suite de la cinquième syllabe ; le vers roman en a deux, soit après la quatrième, soit après la sixième syllabe.
Page 9 - Keller, der saturn. Vers aïs rythmisch erwiesen, Lpz. -1883), bien qu'accompagnée de développements ingénieux, ne nous a point convaincu. forme de vers latin à laquelle il nous soit donné de remonter par les documents écrits est essentiellement et exclusivement métrique. Parmi les trop rares spécimens de chansons populaires que l'histoire a laissé parvenir jusqu'à nous, MG Paris cite volontiers les curieux tétramètres trochaïques catalectiques que chantaient les soldats au triomphe...
Page 27 - Partira-t-on du vers simplement récité? 11 le faut bien, quoique il semble étrange de le faire, quand on songe que le saphique n'a servi au moyen âge qu'à la composition d'hymnes religieuses, qu'il a été exclusivement un rythme chanté. Eh bien, même au prix de cette concession, les deux rythmes ne se recouvrent point. Que l'on compare...
Page 20 - Les vers latins r)iytlimii|iirs qui ont, suivant nous, donné naissance aux vers français rtiythiniques étaient toujours des vers chantés et entendus. Or, dans cette mélodie des hymnes (qu'il faut bien se garder de confondre avec la psalmodie), l'accent perdait singulièrement de sa valeur de prononciation, s'il ne la perdait pas toute. Les romans ont calqué grossièrement leur octosyllabe sur le « Jesu nostra redemptio », parce qu'ils ne saisissaient dans le chant latin que ces deux choses,...
Page 36 - L'hephthémimère avait l'inconvénient de couper un mètre en deux (1) ; aussi les Grecs déjà s'attachaient-ils à ne la point trop multiplier; dans Sophocle on compte environ 120 césures hephthémimères contre 275 penthémimères; la "proportion est moindre encore dans Euripide; elle devient tout à fait insignifiante chez les Latins (2), et il n'ya pas de raison de croire que la rythtype...
Page 40 - ... au moins est longue de position, ou susceptible de subir dans le corps du vers cet allongement accidentel, lequel résulte rigoureusement de ce qu'une voyelle est suivie de plus d'une consonne (3). On voit que de telles proportions numériques, où les (1) Voir notamment Westphal, zur vergleichenden Metrik der indogermanischen Vôlker. (KZ, IX, p. 437.) (2) A Sanskrit Grammar (Lpz., Breitkopf u. Hârtel, 1879), p. 25. (3) Le terme long de position, malheureusement consacré par l'usage, est,...
Page 15 - Sot a& — ya, — <7tv où la tonique de chaque mot répond à la plus élevée des trois notes chantées sur ce mot (1). Tel a été évidemment aussi le principe de la primitive versification latine. Que ce principe se soit maintenu fort longtemps intact, c'est ce qu'attesté l'existence historiquement constatée du vers saturnien jusqu'au V

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