Oeuvres, Volume 3

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Lacrosse, 1834
 

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Page 13 - J'embrasse vos horreurs, lieux terribles ! et toi, Empire ténébreux , accepte aussi ton roi ! Eh ! qu'importe une terre ou riante, ou maudite ? Ce ne sont pas les lieux, c'est son cœur qu'on habite :, Le cœur, de notre sort cet arbitre éternel , Fait du Ciel un Enfer, et de l'Enfer un Ciel. Me plonge encor plus bas ce monarque suprême ; Tous les lieux sont égaux lorsque l'ame est la même.
Page 244 - Un monde tout nouveau vient s'offrir à mes yeux ; Le ciel devient plus pur , l'air plus délicieux : Tout à coup elle échappe, elle fuit, je m'éveille ; Où vas-tu , m'écriai-je; oh!
Page 102 - Toi qui sembles le Dieu de ce monde nouveau, Toi dont le seul aspect fait pâlir les étoiles, Et commande à la nuit de replier ses voiles, Bienfait de mon tyran, chef-d'œuvre de ton roi, Toi qui charmes le monde et n'affliges que moi, Soleil, que je te hais ! et combien ta lumière Réveille les regrets de ma splendeur première ! Hélas ! sans ma révolte, assis au haut des cieux, Un seul de mes rayons eût éclipsé tes feux ; Et, sur mon trône d'or, presque égal à Dieu même, J'aurais vu...
Page 71 - Très-Haut rayon co-éternel , (Si te nommer ainsi n'outrage point le ciel , ) Que dis-je ? Dieu t'unit à sa divine essence ; Dieu même est la lumière, et sa toute-puissance, Comme d'un pavillon, s'environne de toi. Eclatant tabernacle où réside ton roi, Brillant écoulement de sa gloire immortelle, Comme elle inaltérable, et féconde comme elle...
Page 238 - ... rayons séchée : Je regarde, je vois ce ciel brillant et pur, Ce vaste firmament, cette voûte d'azur. De mon lit de gazon tout à coup je m'élance, Et sur son double appui mon corps droit se balance. De là mes yeux charmés embrassent à la fois Les coteaux, les vallons, et les prés et les bois : Tout m'étonne et me plaît. Bientôt d'une onde pure Arrive jusqu'à moi l'agréable murmure ; Sur ses bords se jouaient mille animaux divers ; Les uns foulent les champs, d'autres fendent les...
Page 110 - Aiment à confier leurs modestes attraits, Source de voluptés et bientôt de regrets. Tel était ce jardin riant et magnifique, Simple et majestueux, élégant et rustique. Là, brillent suspendus ces globes précieux Dont le suc plaît au goût, et la couleur aux yeux : • Ces fruits d'or végétal, ces pommes délectables Ont dans ces lieux divins réalisé les fables. Ailleurs, mille arbrisseaux distillent en pleurant La myrrhe précieuse et le baume odorant : L'œil voit de frais gazons, de...
Page 342 - Qui tiendra vous verser des eaux rafraîchissantes ? » Hélas ! chaque matin je courais vous revoir , » Je vous soignais le jour, vous visitais le soir ; . » Des eaux du paradis j'entretenais vos charmes, » Et mes yeux maintenant vous arrosent de larmes ! » Adieu donc pour toujours ! vous n'aurez plus ailleurs » Ni les mêmes parfums, ni les mêmes couleurs! » Et toi, que je parais des plus riches guirlandes , » Lit où l'hymen reçut de si douces offrandes , >» II faut donc te quitter!...
Page 118 - J'aime à me rappeler ce mémorable jour, Ce jour qui commença ma vie et mon amour. Je dormais sur des fleurs; tout à coup je m'éveille, De mon être inconnu, j'admire la merveille ; J'ignore d'où je viens, qui je suis, dans quels lieux ! J'écoute les objets que regardent mes yeux ; J'entends dans une grotte une onde murmurante : Elle sort, se déploie en nappe transparente; Je regarde, et du jour, dans son sein répété, Mon œil se plaît à voir la brillante clarté. De ces bords enchanteurs,...
Page 211 - L'un écoute sa haine , et l'autre son amour; Et comme ses penchans, chacun a son séjour. Le feu vole , l'air monte , et dans l'air élancée, La terre , par son poids , y demeure fixée. Alors l'Éternel dit au néant qui conçut: Que la lumière soit ! et la lumière fut; La lumière, de l'air l'essence la plus pure , L'enfant le premier né de toute la nature , Dont Dieu même est la source, et qui, d'un air riant, Commence sa carrière aux portes d'Orient. Cependant le soleil...
Page 12 - II part, vole et s'abat sur le terrain brûlant , Si l'on peut nommer terre un sol étincelant , Qui, sur les bords du lac où roule un feu liquide , Dans ses champs calcinés présente un feu solide , Semblable en sa couleur à ces monts déchirés Dont la flamme et les vents ensemble conjurés, A travers les débris de leurs voûtes croulantes , Dispersent en éclats les entrailles fumantes , Et ne laissent au fond qu'un sol bitumineux Noirci par la fumée et brûlé par les feux : Ainsi, d'un...

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