Les Orientales

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J. Hetzel & cie, 1869 - 226 pages
 

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Popular passages

Page 133 - L'horrible essaim, poussé par l'aquilon, Sans doute, ô ciel ! s'abat sur ma demeure.
Page 133 - Ils sont passés ! — Leur cohorte S'envole, et fuit, et leurs pieds Cessent de battre ma porte De leurs coups multipliés. L'air est plein d'un bruit de chaînes, Et dans les forêts prochaines Frissonnent tous les grands chênes, Sous leur vol de feu pliés!
Page 184 - Croisant ses bras oisifs sur son sein qui fermente, En proie aux geôliers vils comme un vil criminel, Vaincu, chauve, courbant son front noir de nuages, Promenant sur un roc où passent les orages Sa pensée, orage éternel. Qu'il est grand, là surtout! quand, puissance brisée, Des porte-clefs anglais misérable risée, Au sacre du malheur il retrempe ses droits, Tient au bruit de ses pas deux mondes en haleine, Et mourant de l'exil, gêné dans Sainte-Hélène, Manque d'air dans la cage où l'exposent...
Page 134 - L'air eSt plein d'un bruit de chaînes, Et dans les forêts prochaines Frissonnent tous les grands chênes, Sous leur vol de feu plies ! De leurs ailes lointaines Le battement décroît, Si confus dans les plaines, Si faible, que l'on croit Ouïr la sauterelle Crier d'une voix grêle, Ou pétiller la grêle Sur le plomb d'un vieux toit.
Page 159 - Et s'enivrait des sons de la flûte vantée, Des fleurs, des lustres d'or, de la fête enchantée, Du bruit des voix, du bruit des pas. Quel bonheur de bondir, éperdue, en la foule, De sentir par. le bal ses sens multipliés, Et de ne pas savoir si dans la nue on roule, Si l'on chasse en fuyant la terre, ou si l'on foule Un flot tournoyant sous ses pieds!
Page 155 - L'autre, faible, appuyait d'un bras son front qui penche Et, comme en s'envolant l'oiseau courbe la branche, Son âme avait brisé son corps. Une...
Page 24 - S'étouffer des baisers, se mêler des haleines, Et les deux villes sœurs, lasses des feux du jour, Murmurer mollement d'une étreinte d'amour; Et le vent, soupirant sous le frais sycomore, -/^ allait tout parfumé de Sodome à Gomorrhe. C'est alors que passa le nuage noirci, Et que la voix d'en haut lui cria : — C'est icil VIII La nuée éclate!
Page 18 - L'Egypte! — Elle étalait, toute blonde d'épis, Ses champs, bariolés comme un riche tapis, Plaines que des plaines prolongent; L'eau vaste et froide au nord, au sud le sable ardent Se disputent l'Egypte : elle rit cependant Entre ces deux mers qui la rongent. Trois monts...
Page 157 - Une surtout :—un ange, une jeune Espagnole! Blanches mains, sein gonflé de soupirs innocents, Un œil noir, où luisaient des regards de créole, Et ce charme inconnu, cette fraîche auréole Qui couronne un front de quinze ans! Non, ce n'est point d'amour qu'elle est morte : pour elle L'amour n'avait encor ni plaisirs ni combats ; Rien ne faisait encor battre son cœur rebelle; Quand tous en la voyant s'écriaient : « Qu'elle est belle ! n Nul ne le lui disait tout bas.
Page 6 - ... et enfin, à l'autre bout de la ville, cachée dans les sycomores et les palmiers, la mosquée orientale, aux dômes de cuivre et d'étain, aux portes peintes, aux parois vernissées, avec son jour d'en haut, ses grêles arcades, ses cassolettes qui fument jour et nuit, ses versets du Koran sur chaque porte, ses sanctuaires éblouissants, et la mosaïque de son pavé et la mosaïque de ses murailles...

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