Les bucoliques: publiées d'après le manuscrit original dans un ordre nouveau

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Maison du livre, 1907 - 278 pages
 

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Page 69 - Sous votre aimable tête, un cou blanc, délicat, Se plie, et de la neige effacerait l'éclat.
Page 82 - FILLE du vieux pasteur, qui d'une main agile Le soir emplis de lait trente vases d'argile , Crains la génisse pourpre, au farouche regard, Qui marche toujours seule et qui paît à l'écart. Libre, elle lutte et fuit intraitable et rebelle ; Tu ne presseras point sa féconde mamelle , A moins qu'avec adresse un de ses pieds lié Sous un cuir souple et lent ne demeure plié.
Page 24 - T'asseyait sur son sein, te portait dans ses bras; Que tu disais aimer, qui t'apprit à le dire ; Qui chantait; et souvent te forçait à sourire Lorsque tes jeunes dents, par de vives douleurs, De tes yeux enfantins faisaient couler les pleurs.
Page 11 - Attends ; il faut ici que mon affront s'expie, Traître ! » Mais avant lui, sur le centaure impie Dryas a fait tomber, avec tous ses rameaux, Un long arbre de fer hérissé de flambeaux. L'insolent quadrupède en vain s'écrie ; il tombe. Et son pied bat le sol qui doit être sa tombe. Sous l'effort de Nessus, la table du repas Roule, écrase Cymêle, Évagre, Périphas.
Page 4 - Ne crains point, disent-ils, malheureux étranger (Si plutôt, sous un corps terrestre et passager, Tu n'es point quelque dieu protecteur de la Grèce, Tant une grâce auguste ennoblit ta vieillesse !) ; Si tu n'es qu'un mortel, vieillard infortuné, Les humains près de qui les flots t'ont amené Aux mortels malheureux n'apportent point d'injures. Les destins n'ont jamais de faveurs qui soient pures. Ta voix noble et touchante est un bienfait des dieux; Mais aux clartés du jour ils ont fermé tes...
Page 11 - Et quand il répétait en accents de douleurs De la triste Aédon l'imprudence et les pleurs, Qui, d'un fils méconnu marâtre involontaire, Vola, doux rossignol, sous le bois solitaire ; Ensuite, avec le vin, il versait aux héros Le puissant népenthès, oubli de tous les maux...
Page 5 - Car jadis, abordant à la sainte Délos, Je vis près d'Apollon, à son autel de pierre, Un palmier, don du ciel, merveille de la terre. Vous croîtrez, comme lui, grands, féconds, révérés, Puisque les malheureux sont par vous honorés.
Page 3 - Si tu ne sers de guide à cet aveugle errant. — C'est ainsi qu'achevait l'Aveugle en soupirant, Et près des bois marchait, faible, et sur une pierre S'asseyait. Trois pasteurs, enfants de cette terre, Le suivaient, accourus aux abois turbulents Des molosses, gardiens de leurs troupeaux bêlants.
Page iii - Mais telle qu'à sa mort, pour la dernière fois, Un beau cygne soupire, et de sa douce voix, De sa voix qui bientôt lui doit être ravie , Chante, avant de partir, ses adieux à la vie : Ainsi , les yeux remplis de langueur et de mort , Pâle, elle ouvrit sa bouche en un dernier effort.
Page 77 - J'étais un faible enfant qu'elle était grande et belle ; Elle me souriait et m'appelait près d'elle. Debout sur ses genoux , mon innocente main Parcourait ses cheveux, son visage, son sein, Et sa main quelquefois, aimable et caressante, Feignait de châtier mon enfance imprudente. C'est devant ses amants, auprès d'elle confus, Que la flère beauté me caressait le plus.

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