Lamartine, 1790-1869

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Imprimerie Jouaust, 1869 - 111 pages
 

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Page 21 - Voilà le seuil, à l'ombre, où son pied nous berçait, La branche du figuier que sa main abaissait; Voici l'étroit sentier où, quand l'airain sonore Dans le temple lointain vibrait avec l'aurore, Nous montions sur sa trace à l'autel du Seigneur Offrir deux purs encens, innocence et bonheur...
Page 42 - ... étoiles. — Je ne sais pas encore le nom de toutes , j'en vois plus de trois maintenant; j'en distingue quatre, peut-être cinq, et, qui sait? plus encore. L'une d'elles est certainement Mercure, qui donne la clarté et la couleur à l'intelligence et à la parole; vous devez être poète...
Page 96 - LA coupe de mes jours s'est brisée encor pleine ; Ma vie en longs soupirs s'enfuit à chaque haleine; Ni larmes ni regrets ne peuvent l'arrêter; Et l'aile de la mort sur l'airain qui me pleure , En sons entrecoupés frappe ma dernière heure : Faut-il gémir? faut-il chanter?...
Page 42 - Croyez ce que vous voudrez, me dit-elle, vous n'en êtes pas moins un de ces hommes que j'attendais, que la Providence m'envoie, et qui ont une grande part à accomplir dans l'œuvre qui se prépare. Bientôt vous retournerez en Europe : l'Europe est finie, la France seule a une grande mission h accomplir encore ; vous y participerez...
Page 34 - S'enfuiront à sa voix, comme un nid de colombes Dont la hache a fauché l'arbre dans les forêts, Et qui ne savent plus où se poser après ! Ne permets pas, Seigneur, ce deuil et cet outrage ! Ne souffre pas, mon Dieu, que notre humble héritage...
Page 34 - Passe de mains en mains troqué contre un vil prix, Comme le toit du vice ou le champ des proscrits! Qu'un avide étranger vienne d'un pied superbe Fouler l'humble sillon de nos berceaux sur l'herbe, Dépouiller l'orphelin, grossir, compter son or Aux lieux où l'indigence avait seule un trésor, Et blasphémer ton nom sous ces mêmes portiques Où ma mère à nos voix enseignait tes cantiques!
Page 13 - Le printemps, en Bretagne, est plus doux qu'aux environs de Paris, et fleurit trois semaines plus tôt. Les cinq oiseaux qui l'annoncent, l'hirondelle, le loriot, le coucou, la caille et le rossignol, arrivent avec des brises qui hébergent dans les golfes de la péninsule armoricaine. La terre se couvre de marguerites, de pensées, de jonquilles, de narcisses, d'hyacinthes, de renoncules, d'anémones comme les espaces abandonnés qui environnent Saint-Jean-de-Latran et Sainte-Croix-de-Jérusalem,...
Page 38 - ... ne chagrin, mais animé d'un gentil esprit, ne laisseras rien entrer en ton entendement qui ne soit surhumain et divin. Tu auras en premier lieu les conceptions hautes, grandes, belles et non traînantes à terre.
Page 97 - O poète , il est dur que la nature humaine , Qui marche à pas comptés vers une fin certaine , Doive encor s'y traîner en portant une croix , Et qu'il faille ici-bas mourir plus d'une fois. Car de quel autre nom peut s'appeler sur terre Cette nécessité de changer de misère...
Page 12 - Portent leur âge écrit sur la mousse des ans. Sur le seuil désuni de trois marches de pierre Le hasard a planté les racines d'un lierre Qui, redoublant cent fois ses nœuds entrelacés, Cache l'affront du temps sous ses bras élancés, Et, recourbant en arc sa volute rustique, Fait le seul ornement du champêtre portique.

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