Le salon de Madame Necker

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Popular passages

Page 320 - ... c'est en même temps la cause et l'effet, le mode et la substance, le dessein et l'ouvrage; bien différente de l'art humain, dont les productions ne sont que des ouvrages morts, la Nature est elle-même un ouvrage perpétuellement vivant un ouvrier sans cesse actif, qui sait tout employer, qui, travaillant d'après soi-même, toujours sur le. même fonds, bien loin de l'épuiser, le rend inépuisable ; le temps, l'espace et la matière sont ses moyens, l'univers son objet, le mouvement et la...
Page 46 - Je dois à l'incroyable pénétration de mon père, disait plus tard madame de Staël, la franchise de mon caractère et le naturel de mon esprit. Il démasquait toutes les affectations, et j'ai pris auprès de lui l'habitude de croire que l'on voyait clair dans mon cœur.
Page 205 - Necker s'étant présenté à la porte de la chambre où se tenait le conseil, le comte d'Artois alla au-devant de lui, lui ferma le passage, et lui montrant le poing d'un air de fureur: « Où vas-tu, traître d'étranger? Est-ce ta place au conseil, fichu bourgeois? Retourne-t-en dans ta petite ville, ou tu ne périras que de ma main !
Page 290 - Il faudrait donc peut-être désirer un homme pour ami dans les grandes occasions ; mais pour le bonheur de tous les jours, il faut désirer l'amitié d'une femme.
Page 250 - Divertissez-vous, mon ami, le plus que vous pourrez; ne vous affligez point de mon état; nou.s étions presque perdus l'un pour l'autre; nous ne nous devions jamais revoir; vous me regretterez, parce qu'on est bien aise de se savoir aimé. Peut-être que par la suite Wiart vous mandera de mes nouvelles ; c'est une fatigue pour moi de dicter.
Page 188 - On annonce qu'on a servi. Nous sortons, les autres font gras, moi je fais maigre, je mange beaucoup de cette morue verte d'Ecosse, que j'aime fort, je me donne une indigestion tout en admirant l'adresse de l'abbé Morellet à couper un dindonneau. On sort de table, on est au café, tous parlent à la fois. L'abbé Raynal convient avec moi que Boston et l'Amérique anglaise sont à jamais...
Page 298 - ... quelquefois , en posant sa tête sur le bras de son mari. Je l'ai vu rester immobile des heures entières , debout , dans la même position , de peur de la réveiller en faisant le moindre mouvement; et les soins...
Page 176 - Pour moi je le sais, je m'en afflige, je craignois mortellement qu'il voulût passer sa vie dans sa terre; qu'il me pardonne, je n'ai pas encore assez fait provision de souvenirs pour vivre sur eux le reste de ma vie. Ce n'est point les illusions, les plaisirs qui me retiennent, mais mon cœur qui l'adore trembleroit cependant si la porte à jamais se refermoit sur nous trois.
Page 335 - Frère Thomas fait savoir qu'il a composé un Essai sur les femmes, qui fera un ouvrage considérable. L'église estime la pureté des mœurs et les vertus du frère Thomas; elle craint qu'il ne connaisse pas encore assez les femmes ; elle lui conseille de se lier plus intimement, s'il se peut, avec quelquesunes des héroïnes qu'il fréquente, pour le plus grand bien de son ouvrage ; et, pour le plus grand bien de son style, elle le conjure de considérer combien, suivant la découverte de notre...
Page 286 - Mm0 d'Houdetot, son amitié devait avoir un accent et un charme qui la faisait ressembler à un sentiment plus profond. Elle écrivait un jour à Mme Necker : « Je vous l'ai dit dans les commencements de notre liaison : un peu de passion se mêle à mes attachements. » Sa bonté naturelle même se tournait contre elle : elle eut sincèrement pitié de Rousseau pour lequel elle ressentait, et elle le lui montrera plus tard, une sérieuse affection, et elle ne supportait pas l'idée de le faire souffrir,...

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